L'almanachronique

Hello les blogos ! Fin d’âne né la blogose !

Non, je ne fêterais pas la fin de l’année.

D’abord, je n’aime pas la fin. La fin justifie les moyens dit-on et je n’ai pas les moyens. Ensuite, à toutes fins utiles, la fin met un terme à l’entrain d’un début, tout comme la naissance qui entraîne la mort à venir, « à venir » et « avenir » même combat, la fin d’un bon film me peine, la fin d’un bon bouquin est à chaque fois repoussée, la fin des vacances est une souffrance intolérable, la fin de mois pour qui est gueux est une mort à crédit et enfin la fin d’un amour peut parfois mener fin à mettre fin à ses jours. Ainsi, inscrit-on le mot de la fin et l’on reste sur sa faim.

Donc, non, je ne fêterais pas la fin de l’année.

En fin de compte, c’est la fin des haricots.

(A la grande rigueur, j’aime la fin des repas. La fin de repas présage d’un dessert, vive le sucre !!!!!!!!!!, et d’une eau-de-vie qui comme son nom l’indique est « eau », notre matrice, « vie », plus cool que la mort, et « de », car la vie, c’est mieux à « de ».)

Ploum Ploum !

Oui, je fêterais le début de l’année.

D’abord, j’aime le début. Le commencement d’une chose est jouissif, source d’étonnements et de découvertes, et la curiosité induite est éternellement réjouissante. Le début d’un film, même mauvais, me met en jambes et en joie, le début d’un bon bouquin suscite un désir, le début des vacances est la fin des emmerdes, le début de mois permet les outrances et le début d’un amour reste et restera toujours l’incoercible instant de grâce unique et vivace.

Comme l’indiquait Oscar Wilde : « S’aimer soi-même est le début d’une histoire d’amour qui durera toute une vie. »

(Quant au début d’un repas, il présage de l’apéritif, ô substantifique moelle à sucer, d’une entrée, bien souvent plus originale qu’un milieu moyen, et de l’accueil avenant des convives, bien plus apaisé qu’une fin alcoolisée où les langues pâteuses raclent l’humanisme bonhomme des relations sociales.)

Donc, oui, je fêterais le début de l’année.

Au soleil, en musique et en bouche.

« Se mettre en bouche », c’est « se mettre en appétit », se préparer à.

Le début.