Hello les blogos ! Aie cran noir la blogose !
De moins en moins de spectatrices et spectateurs dans les salles obscures ? Tu m’étonnes Gastonne ! Vous souvenez-vous des paroles de Godard ? « Le cinéma, ce n’est pas la reproduction de la réalité, c’est un oubli de la réalité. » Et que faites-vous les professionnels de la profession ? Vous nous replongez dans une réalité crasse et vous nous faites bouffer notre factualité psychosomatique de mouise. Alors d’accord, les frères Lumière ont commencé l’aventure avec la sortie de l’usine Lumière à Lyon, ok d’ac, mais tout de suite l’arroseur fut arrosé et le trublion Méliès « prestidigite » le cinoche et nous fait voyager dans la Lune. Et au moins avec la sortie de l’usine, y’avait des ouvrières et des ouvriers sur l’écran. Mesdames et Messieurs les faiseurs d’images, surtout les Françaises et Français, à l’instar de ce qu’en disait encore Godard, vous êtes des scénaristes à idées et en général ça fait des films de merde. Sortez de vos méninges et allez dans la rue. Depuis combien de temps n’avons-nous pas vu un film d’aventures ? Une odyssée plutôt qu’une thérapie bande de neurones autocentrés ! Y’en a plein le cul de vos intérieurs résidentiels et vos afflictions bourgeoises ! Au moins avec Chabrol, ça dépotait sévère ! Et puis ça bouffait de la blanquette de veau ! Bravo ! Faites-nous retrouver notre enfance devant un train électrique di Diù ! Soyez les Welles, Griffith, Eisenstein, Carné, Cocteau et Grémillon du XXIe siècle. Arrêtez de vous zieuter le nombril grégaire et dégueuler vos boyaux romanesques. Imaginez l’imaginaire ! On veut voir Robin des bois chez Fellini, dans une cité des femmes, se faire palucher la flèche écarlate par Cléopâtre et aller dare-dare sur l’escalier d’Odessa balancer des coups de boule à des squelettes animés de Harryhausen. On veut trancher la tête du colonel Kurtz, rejoindre Anita Ekberg dans la fontaine de Trevi, partir dans l’île d’Ornö avec Harriet Andersson et la regarder sourire éternellement, on veut bouffer jusqu’à la mort la galette saucisse avec Ugo Tognazzi, chevaucher les plaines d’Arizona avec Gary Cooper et couper un sauciflard en compagnie de Lino Ventura chez Giovanni. Et pis le prix ! Y’en a qui s’en mettent plein les douilles ou quoi ?! Faut arrêter vos conneries et revenir à du popu les pétris satrapes ! Dix euros pour mater les seize printemps de Suzanne Lindon, ça frise la grivèlerie et le tripotage d’anus ! Merdre de merdre comme le disait le père Ubu ! Ou alors d’accord, dix euros, mais avec le cinoche à la papa, un dessin animé, un court métrage, une attraction vivante, des pubs à la con, un silence et l’écran noir pour se fabriquer des souvenirs, non de l’oubli. Et de la musique de film ! Du Rota, Morricone, du Bernard Hermann, Barry, Williams, Mancini, Kosma, Legrand et Delerue. De la putain de musique sur des putains d’images ! Et de la grande image, en technicolor et en 16/9ième ! Kubrick, Tati, Kurosawa, Leone, Visconti, Ford, Coppola, Renoir, de Broca ! Et s’il faut intérioriser, pourquoi pas avec Varda, Akerman et Campion ! Et boire une p’tite absinthe avec Alice Guy ! Du cinoche bordel ! Et surtout, surtout, surtout, pas de séries de merde sur des plateformes de bouse ! La télévision n’a pas eu la peau du cinoche, la plateforme néolibérale y arrivera peut-être.
« Roâârhh ! » comme le disait le lion de la MGM.