Hello les blogos ! Miam Miam la blogose !
Ce matin, alors que je cherchais à parfaire ma compréhension sur la dette publique française, je peux désormais faire chier mes contemporains lors des repas de fin d’année en dispensant quelques maximes ostensibles, et donc chiantes, je me suis livré à une navigation exhaustive sur YouTube afin d’ouïr Salomé Saqué dans Blast, le média du souffle de l’info.
J’ouvre la page YouTube et une petite animation, en haut à gauche, attire mon attention. Tiens, me dis-je, quel est donc ce graphique animé qui titille ainsi ma prunelle ? Je vois un nombre improbable, un 1 suivi d’innombrables zéros, et qui scintille tel un sapin de Noël. Je clique dessus et voilà ce que je lis : « YouTube célèbre mille milliards de vues de contenus Minecraft. »
Il y a des jours comme ça où ma raison implose. Et je souligne à dessein ce verbe intransitif. A savoir que l’implosion est l’inverse de l’explosion, elle se produit « lorsque la pression externe à un objet est plus grande que celle à l’intérieur et que cette différence est assez grande pour briser la résistance mécanique de ce dernier. » En clair, mon impénétrabilité trouve un point de rupture et mes neurones sont projetés comme des spermatozoïdes et rebondissent à l’infini dans ma boîte crânienne.
« Mille milliards de vues ». Je ne sais pas ce que cela représente. J’avais déjà tenté lors d’une chronique précédente d’évaluer la différence entre un million et un milliard, mais là, mille milliards, j’abandonne. C’est au-dessus de mes forces, au-delà de mes capacités intellectuelles. Quand je pense à mes « 46 » vues sur mon blog, L’almanachronique, je me sens une bouse sèche de blatte face à l’égo morbide d’Elon Musk. Et si je prends encore et toujours Elon Musk comme modèle putride, c’est que sa fortune personnelle, de 288.6 milliards de dollars, engendre chez moi un abîme de paralysie encéphalique.
Donc, après ma catalepsie du bulbe face aux mille milliards de vues, je me confronte alors à ce mot « Minecraft ». Tiens, me redis-je, quel est donc cet inconnu anglicisme qui suscite autant de vues ? Un nouveau variant ? Une société pharmaceutique aux revenus guerriers négligeables ? Une peroxydée de la foufoune, influenceuse au Qatar ? Que nenni. Mon doudou Wikipédia m’informe que « Minecraft est un jeu vidéo de type aventure ‘bac à sable’ (construction complètement libre), un univers composé de voxels et généré aléatoirement, qui intègre un système d’artisanat axé sur l’exploitation puis la transformation de ressources naturelles. »
Je ne vous raconte pas la tronche de l’abîme dans lequel je me délite alors. « Bac à sable » ? « Voxels » ? Je continue la lecture de la fiche Wikipédia et, là, je tombe sur des vocables plus abscons que ma dernière dépression sexuelle. « Stack », « Ender dragon », « Biomes », « Piglins zombifiés ou « Ghasts », « Obsidienne », « Redstone » et « ATH » que l’on précise avec des guillemets comme étant « HUD ».
Mort cérébrale définitive.
Je suis perdu, me sens vieux et obsolète, surtout dépassé, inapte à ce monde contemporain, totalement ignare et croûton, bon à jeter dans un cul-de-basse-fosse avec un « piglin zombifié » comme camarade.
« Piuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu… »
Je vais aller me balader et chier dans la nature, en espérant qu’un rouge-gorge vienne me reluquer la croupe, manière de me pitonner les arpions en cette Terre de moins en moins nourricière.
On verra bien.