L'almanachronique

Hello les blogos ! Cuit Cuit la blogose !

Après la belle branlée démocratique, l’une des façons de s’aérer les synapses, qui ont une fâcheuse tendance à s’activer follement en un tourbillon hystérique, et de dissiper un spleen qui lui, et à l’inverse des synapses en un miroir paradoxal, engourdit, est la marche dans la nature. Et plus encore la marche en forêt. Le seul hic, ici dans le Gers, est qu’il n’y a pas de forêt. J’entends déjà celles et ceux qui ne vont pas tarder à me narrer la forêt de Machinchose ou la forêt de Trucmuche, réfutant ainsi ma dénégation, mais il se trouve que j’ai erré ça et là en d’autres contrées, par exemple du côté de Château-Chinon, de Sillé-le-Guillaume ou de la Tête Noire non loin de Servoz, et qu’en ces lieux la différence entre le bois et la forêt ne donne lieu à aucune discussion, ni controverse. On parle même parfois de massif forestier tant la superficie et la hauteur des arbres forcent le respect.

Ploum Ploum !

Or donc, la marche en forêt dissipe les noirceurs de l’âme. Elle allège les peines de cœur, tranquillise les acrimonies et désarme le venin âcre de la mélancolie. Tel un manteau enjôleur, la canopée fait office de carapace amicale qui protège, abrite et préserve, les bruissements, en diverses dimensions, « ouatent » l’esprit, les lumières chaperonnent votre être tout entier et nos autres « nous », écureuil ou geai qui garrule, ravissent l’âme. Et tout ce « plein » vide vos pensées. Nul besoin d’autrui, la forêt magnifie la solitude.

Et Dieu sait si en ces temps méphitiques, la marche en forêt est le refuge idéal pour mieux vivre le présent. Oublier. Oublier les crimes de guerre, sophisme étonnant, oublier le non-sens de l’inaction écologique, oublier les barrages à l’ignominie, le fibrome de machine, l’indifférence crasse d’une ou d’un ex, oublier le patron patronnant, le pouvoir d’achat et autres débilités économiques, oublier le nuisible et la mort qui, silencieuse, cornaque vos pas.

Marcher en forêt.

Se vider la tête.

Ah oui, évitez les forêts que l’on privatise, offertes aux mains sanglantes des marchands de soupe, légèrement usuriers, qui ont une fâcheuse tendance à s’en mettre plein les fouilles avec un passé commun. Ah la magie du privé !

Merde ! Je replonge dans le spleen.

Vite, une forêt !

Marcher…

Hello les blogos ! Va t’faire la blogose !

Que dire ?

Non pas en tant qu’électeur de gauche bien torché une nouvelle fois, depuis le vingtième siècle, mais en tant qu’anthropologue de l’homo politicus. De base, dirons-nous. Vraiment de base. Limite latrines.

Que dire ?

La première serait de considérer l’acte de vote comme une chose vraiment aisée, à la portée d’un enfant. Nul besoin de réflexion, ni d’une aptitude particulière, on entre dans l’isoloir, on glisse un bout de papier dans une enveloppe, on enfile le tout dans une urne et voilà, c’est fait. Un peu comme faire des enfants. On entre dans un plumard, on glisse un machin et on enfile un truc et voilà, c’est fait. Bon là, pour cette seconde partie, on évite que les enfants aient cette aptitude. Il faut attendre 15 ans selon la loi. Ce qui paraît tôt. Certains considèrent que pour la première partie, il serait bon que le droit de vote soit avancé dès l’âge de seize ans. Ce qui paraît tout aussi prématuré. Mais bon, c’est comme ça. Voter ou procréer, c’est hypra facile. Quant aux conséquences ? Euh… alors là, c’est autre chose. Après le vote, démocratique comme il se doit, un machin qui permet de faire tout et son contraire, ben après le vote, et ce depuis 1995, on applique un programme libéral de droite, on dit aux pauvres qu’ils sont vraiment des feignasses, on flingue des renards et on va se dorer le cul sur des plages en évitant les migrants.

Après la baise procréative et le baby qui s’en vient, imperceptiblement narcissique, très légèrement, ben on fait de la place, on produit un peu plus, on agrandit la surface d’habitat et on va se dore le cul sur des plages mais désormais avec une bouée Snoopy. Hypra facile vous dis-je.

Et la Terre dans tout ça ?

Ben, elle va continuer de tourner, autour d’elle et autour du Soleil avec sa copine la lune. Avec ou sans nous ? Elle s’en tamponne le coquillard. Mais alors, d’une force. Quant au renard, s’il n’a pas disparu d’ici là, lui, ben, il va continuer à becqueter des mulots, renifler le cul d’une renarde et inversement, faire quelques renardeaux, ni trop, ni peu, humer les matins estivaux et peut-être même admirer un coucher de soleil.

Qui sait ?

Et ce, sans voter.