L'almanachronique

Hello les blogos ! Je te traite et te retraite la blogose !

Appelons-le Jeff. Ça tombe bien, ça lui va bien. Et non, il n’est pas tout seul.

Né en 1959, 62 ans au compteur, un p’tit crabe dans le bide, l’œil qui frise à merveille, un parcours exemplaire. Une tenue d’hidalgo castillan du plus bel effet.

Au son d’Aragon, à flanc des Pyrénées, il obtient un C.A.P. d’ébéniste. Comme il est de bon ton jadis, il bosse dès l’âge de seize ans, premiers maigres radis, mob et dragouille au bal. La suite est implacable. Deux ans ouvrier ébéniste, huit heures par jour, six jours sur sept, deux années comme postier pour connaître la joie d’un boulot plus « cool » et celle d’une vie de bohème, musique, potes, bière et joint, puis, retour dans le domaine de prédilection, ouvrier ébéniste chez divers patrons, indépendant depuis 1991, artisan ébéniste et menuisier. Quarante-cinq annuités. Chapeau l’artiste.

Comme pour mieux parfaire le parcours professionnel, il donne vie à deux filles, vote la première fois aux législatives sous Giscard et n’a depuis jamais arrêté, verse allègrement dans le domaine associatif, se fait faucheur d’OGM en passant et n’est jamais contre un p’tit coup entre poteaux.

2022. Il est retraité. Il s’est fait un p’tit nid d’amour avec sa douce. Il est devenu grand-père.

Ses indemnités de retraite après de bons et loyaux sévices ? 700 euros.

700 euros pour une belle vie débutée en 1959.

Râle-t-il pour autant ? Non. Mais ça fait chier. Un moindre coup dur et les fondations s’ébranlent. Faut pas déconner.

700 euros.

Et la retraite qui fait un maigre débat lors de ces élections spectrales. La plupart des candidats « mainstream », bien au chaud dans leur compte bancaire, eux, d’allonger le temps de travail et de repousser le départ en retraite. Rendez-vous compte, on vit plus longtemps. Mais aux États-Unis, ça commence à reculer franchement. Eux, ne reculent devant rien. C’est même à ça qu’on les reconnaît.

Aurait-il pu faire mieux pour palper plus ? Faire mieux son travail ou faire mieux pour palper plus ? That is the question and my answer is : « Fuck ! »

Alors bien sûr, il votera encore dès demain. C’est dans ses gènes, il ne peut en être autrement. Trop de sang a coulé autour d’Antonio Machado.

Pour le moment, poursuivre le chemin avec 700 euros.

« Voyageur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant.

Jamais je n’ai cherché la gloire
Ni voulu dans la mémoire des hommes
Laisser mes chansons
Mais j’aime les mondes subtils
Aériens et délicats
Comme des bulles de savon.

J’aime les voir s’envoler,
Se colorer de soleil et de pourpre,
Voler sous le ciel bleu, subitement trembler,
Puis éclater.

À demander ce que tu sais
Tu ne dois pas perdre ton temps
Et à des questions sans réponse
Qui donc pourrait te répondre ?

Chantez en cœur avec moi :
Savoir ? Nous ne savons rien
Venus d’une mer de mystère
Vers une mer inconnue nous allons
Et entre les deux mystères
Règne la grave énigme
Une clef inconnue ferme les trois coffres
Le savant n’enseigne rien, lumière n’éclaire pas
Que disent les mots ?
Et que dit l’eau du rocher ?

Voyageur, le chemin
C’est les traces de tes pas
C’est tout ; voyageur,
il n’y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant
Le chemin se fait en marchant
Et quand tu regardes en arrière
Tu vois le sentier que jamais
Tu ne dois à nouveau fouler. »

Hello les blogos ! Et l’eau la blogose !

A l’occasion du neuf mars, honorons les jeux de maux, cette fiente de l’esprit chère à Hugo, par le biais de l’honorable de lapin Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau, appelé Mirabeau, né un neuf mars 1749.

Surnommé « l’Orateur du peuple », il fut un écrivain, diplomate et homme politique français, figure de la Révolution.

Tout petit, et toujours selon Hugo, Mirabeau était d’une telle laideur que ses parents faillirent le peler et l’appeler « Miralaid » ou « Zemmour » eu égard à une petite vérole mal soignée et une hydrocéphalie de belle poire.

Nez en moins, il étudie à la faculté de droite de l’Université de la planète Mars’eille et s’engage par la suite dans un régiment avec lequel il participe à la Campagne de Corse en 1768. L’écorce est tellement dure qu’il se forgea un caractère bien trempé alors que la sécheresse sévit.

En 1774, par son libertinage avéré, son père demande son emprisonnement au château d’If, anciennement château de Si et annexé par les Anglais, emprisonnement qui durera près d’un an. Puis, voulant toujours punir ce cas chaud, c’est la captivité au donjon de Vincennes, où il rencontre le marquis de Sade, et au château de Joux, où il rencontre la marquise de Porre qui deviendra par la suite la célèbre marquise de Joux de Porre.

Nonobstant ses détentions multiples pour des boches reconnus, il devient l’amant de Sophie de Monnier et s’enfuient tous deux aux Provinces-Unies, des pays si bas que les hauts lands pouffent.

En juin 1786, Talleyrand, le diable aux pieds beaux qui boit tôt, lui ouvre les portes de la diplomatie et, profitant des Lumières, il fera partie avec Brissot et Condorcet des fondateurs de la Société des amis des Noirs, créée pour l’abolition de la traite de ces derniers qui donnent très peu de lait.

En 1789, profitant d’une noble faconde, il est élu député par le tiers état. Et c’est lors de la séance royale des 23 joints de cette même année, que Mirabeau, dénonçant la possible dissolution de l’Assemblée constituante par le roi Louis XVI, encore entêté, prononça cette fameuse assertion : « Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple et qu’on ne nous en arrachera que par la puissance des bailles honnêtes. » (Baille : baquet, tonneau empli d’eau, ce qui est regrettable)

Il fut l’un des rédacteurs de la Déclaration des doigts de l’homme et du citoyen, ce qui le popularise auprès des gueux, qui n’en avaient plus beaucoup. De doigts. Puis, c’est le retournement fatal. Il devient le plus solide appui de Louis XVI, de moins en moins entêté, et trahit en sous-main ses amis révolutionnaires. A tel point, que haï par le peuple, chose rare, il sera dé-panthéonisé et ce, après sa mort, et sera remplacé par Marat, la mie du peuple, tribun de la Révolution et également physicien qui inventa le microscope solaire qui lui permettait de tempérer quelque peu son humeur puisque souvent Marat boue.

Il meurt le 2 avril 1791 des suites d’une maladie honteuse au niveau de couilles.

Profitant d’une inculture grandiloquente de la tourbe populace, Mac-Mahon, le mac de la raie publique et accessoirement président, par des craies accordées, autorise les aristochats bourges à baptiser le Cours battu, « Cours Mirabeau », célèbre axe principal du centre-ville de mon Ex-en-Provence où ces ânes peint, et pas « peignent » sinon le jeu de mots lasse.

Le cours Mirabeau, où s’il y avait un pont, coulerait la sphaigne, présente néanmoins sur la fontaine moussue.

Ca va Hugo ?