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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 06:06

Hello les blogos ! Brrrrr la blogose !

 

J'envie parfois les nordistes. Je parle exclusivement de ceux qui sont au-dessus de la Loire, voire de ceux qui galochent au-dessus de la Garonne, nullement ceux du département du Nord. Il y a des limites à mes envies. L'envie est une tristesse du bien d'autrui, mais le Nord reste le Nord.

Oui, j'envie les nordistes. Vous pourriez également croire que j'use de cette formule pour exprimer perfidement une ironie acerbe et croate qui irait jusqu'à préférer la bouse à la blanquette de veau, mais que nenni. Et ne croyez pas non plus que je compare les nordistes à la bouse et les sudistes à la blanquette de veau, ce serait mal me méconnaître. Non, je le dis sans dérision, ni malice, j'envie les nordistes. Pour quelles raisons ? Essentiellement en raison de la météorologie actuelle et de ses conséquences. Et notamment en matière de chauffage. En effet, au nord de la Loire, voire la Garonne, réguler un chauffage, qu'il soit central ou pas, est chose aisée. Pour ne pas dire élémentaire, mon cher Watson. On le branche fin août, et on l'arrête fin juillet. Point barre ! Mais ici, dans le Sud, et ces jours-ci peuvent en témoigner, régler et contrôler un chauffage relève parfois d'une mission quasi impossible. Un jour y gèle à pierre fendre, un autre jour y fait aussi chaud que dans la couche de ma grand-mère paralytique, le jour suivant le printemps fait risette à la vierge de la rue Longue, le jour d'après l'hiver tue. Et la vertu est la reine des vices.

Alors oui, je le redis, j'envie les nordistes. Tenez, pas plus tard qu'hier, la matinée fut digne des plus opalines aubes hivernales. Sous la lune pleine qui traînassait, les prés ressemblaient aux couvertures neigeuses de la vallée de Chamonix. Dès dix heures, le soleil entrait en action. Dix minutes plus tard, l'herbe était aussi verte qu'un glaviot d'un catarrheux au piston baroque et encrassé. A midi, ma voisine gambadait à poil dans le champ d'en face, laissant apparaître sous son ventre bedonnant une toison frivole, brune et crépue, digne des longues toisons des brebis aux mèches inégales, coniques et effilées. C'était beau, je bêlais de plaisir. L'après-midi, les premiers bourgeons des mimosas enflaient et bombaient le torse. Dès le soir, le froid revenait avec son lot de gerçures et de gélivures. Il fallait alors hâtivement ranimer l'âtre.

Vous comprenez alors pourquoi j'envie les nordistes. Ici, on ne sait à quel sein se chauffer. Qui plus est, quand on a en charge une cheminée, ou un poêle à bois. L'allumer ou pas ? Profiter du soleil ou anticiper les froidures à venir ? L'enfer, vous dis-je !

Ô bienheureux les nordistes ! Vous ne pouvez savoir à quel point votre situation est précieuse.

Et dire que la planète se réchauffe.

Dans une décennie ou deux, vous verrez mes lascars combien la gestion d'un chauffage peut être à ce point complexe et obsessionnelle. Demandez à Aréva !

Aujourd'hui, il va encore faire beau. Mais à quelle heure fera-t-il chaud ? L'enfer, vous dis-je !

L'enfer.

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