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30 janvier 2023 1 30 /01 /janvier /2023 06:46

AOC

Hello les blogos ! Quelle grasse la blogose !

 

Le dimanche dans le Gers est un jour singulier et bienheureux. Il est en tous points ce jour chômé et sanctifié, issu de la chrétienté et des Romains, inscrit dans la loi du 13 juillet 1906 comme jour de repos, au grand dam du patronat qui veut toujours nous faire bosser plus pour se chamarrer les glaouis en or massif et désormais les ovaires.

La quiétude et la détente fleurent bon et s’apparentent aux galbes lascifs des coteaux qui escortent les rus et les rivières inféodées à la ligne droite. C’est alors le temps de la méridienne, des fraternités accortes, des festivités heureuses et des agapes collectives, bref, tout ce qui irrite et indispose le sommet hiérarchique qui voit là de quoi fomenter l’insoumission et, horreur sans nom, l’oisiveté, sources d’échanges et de partage de l’intelligence.

Pourtant, certaines professions échappent à ce congé commun. Il s’agit essentiellement de celles et ceux qui œuvrent dans la restauration et qui emplissent les comptoirs d’augustes chopines. Qu’ils en soient salués avec déférence.

Et c’est ainsi que dans le Gers, comme partout ailleurs, les voyageuses et voyageurs, touristes et suspects étrangers, le dimanche, s’en viennent et gambadent gaiement au gré des plaines et des monts. Ils hument le grand air, visitent et contemplent les architectures, errent dans les rues et sourient aux gueux qui gueusent avec talent. Et voilà qu’arrive LA question : « Pardon Dames et Sieurs (oui, ils causent ainsi les étranges étrangers), pourriez-vous nous indiquer où goûter et croquer les spécialités gersoises en ce beau pays, suspecté d’être au cœur de la gastronomie française ? »

La réponse attendue est loin d’être commode. Doux euphémisme.

Car oui, où trouver une taverne où se délecter de foie gras, de confits, de magrets, cous farcis et fritons, de garbure et autres mounjetades, de potages et de croustades, fromages de brebis, le tout nimbé de Madiran, de floc, de Pousse-Rapière et divin Armagnac ? Où ?

La réponse n’est pas aisée, pour ne pas dire vaine. Du moins dans le Sud du département.

Par exemple, dans mon secteur de l’Astarac, dans un rayon de vingt, voire de trente kilomètres, je ne pourrais pas vous en indiquer une seule. Il y a bien sûr des restaurants, peu certes, et pour beaucoup exquis et honorables, mais pas un qui soit dans la capacité de faire découvrir la large palette des goûts et des saveurs du Gers, ceux et celles primitives et rurales. Pas un seul. (J’ai l’impression de me retrouver dans la peau de Périco Légasse, moitié bachique, moitié réac. Faut qu’j’me soigne à demi.)

Bref. Ce n’était qu’un constat comme tant d’autres et la difficulté que nous avons, nous les z’autochtones, de diriger les convives vers des assiettes AOC.

Il faudrait peut-être les inviter chez nous.

Et ce n’est peu dire qu’avec la hausse des prix, ça va être duraille.

Alors, la moujentade … haricots secs … saucisse … couenne …

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