Hello les blogos, Slurp la blogose,
Je m'en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu'à aujourd'hui, la plus brillante, la plus digne d'envie : enfin une chose dont on ne trouve qu'un exemple dans les siècles passés, encore cet exemple n'est-il pas juste; une chose que l'on ne peut pas croire, une chose qui fait crier mazette à tout le monde, une chose qui comble de joie les commentateurs à la petite semaine. Je ne puis me résoudre à vous le dire : devinez-la : je vous le donne en trois. Jetez-vous votre langue aux chiens ? Eh bien ! il faut donc vous la dire : les pauvres sont, devinez quoi ? Je vous le donne en quatre, je vous le donne en dix, je vous le donne en cent. Mme de Coulanges dit : " Voilà qui est bien difficile à deviner; ils sont cons - Point du tout, Madame - Ils sont donc de gauche - Point du tout, vous êtes bien provinciale - Vraiment nous sommes bien bêtes, dites-vous, ils sont sales - Encore moins - Ils sont tristes - Vous n'y êtes pas. Il faut donc à la fin vous le dire : les pauvres sont, devinez-le encore : non ? les pauvres sont de plus en plus nombreux, presque une engeance, un groupement qui gonfle ses effectifs d'année en année, une coalition insubmersible et considérable, pour tout vous dire, ils sont la majorité.
Voilà un beau sujet de discourir. Si vous criez, si vous êtes hors de vous-même, si vous dites que nous avons menti, que cela est faux, qu'on se moque de vous, que voilà une belle raillerie, que cela est bien fade à imaginer; si enfin vous nous dites des injures : nous trouverons que vous avez raison; nous en avons fait autant que vous.
Adieu : les lettres qui seront portées par cet ordinaire vous feront voir si nous disions vrai ou non.